Une brève histoire du Sahara Occidental

Brève histoire du Sahara Occidental

Actualizado el miércoles, 4 octubre, 2023

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Dans cette section, nous allons présenter une brève histoire du Sahara Occidental

Le territoire du Sahara Occidental borde au nord avec le Maroc (500 km de fontières), au nord-est avec l’Algérie (70 km de frontières),à l’est et au sud avec la Mauritanie (1570 km de fontières), et à l’ouest, il borde l’Espagne par l’Océan Atlantique. Ce territoire a une étendue de 266 000 km². 

La première fois que le drapeau espagnol a été hissé en territoire sahraoui c’était le 4 novembre 1884, sur la péninsule de Río de Oro, près de la falaise qui servit plus tard pour fonder Villa Cisneros. 

En 1885, les puissances européennes se sont reparties l’Afrique pendant la Conférence de Berlin, “Charte de la colonisation du continent africain”. Espagne s’est présenté à cette conférence avec des preuves irréfutables de son occupation de la région qui comprend au sud le Cabo Blanco et au nord le Cabo Bojador, déclarant ces territoires soumis à la situation de protectorat. Lors de la conférence, le Sáhara (Río de Oro), le territoire qui plus tard correspondera à la Guinée Equatorielle et certaines zones du Maroc sont atribuées à l’Espagne. 

En 1904, le modèle colonial espagnol s’est organisé en deux unités administratives en Guinée et au Sahara: la Guinée espagnole et l’Afrique Occidentale espagnole. 

Dans le cadre d’un autre accord franco-espagnol, le Traité de Fez (1912), la France commence l’administration du Maroc ainsi que l’Espagne celle du Rif, Ifni et la zone de Tarfaye comme protectorats. Le paragraphe 2 de l’article 6 de cet accord franco-espagnol prévoyait que le Sahara Occidental restait “en dehors du territoire marrocain”. 

Le Sahara a été considéré comme une colonie 

L’Espagne adminitrait les deux territoires sahraouis, Tarfaye (protectorat) et le Sahara (colonie), et cela n’a posé aucun problème jusqu’à l’indépendance du Maroc en 1956. 

Lorsque la guerre civile a éclaté, le Sahara, qui dépendait de la Capitanie des Canaries, s’est incorporé a la zone insurgée; des milliers de sahraouis ont été enrôlés pour combattre sur les fronts péninsulaires. 

L’Espagne a adhéré les Nations Unies le 14 décembre 1955. Mois plus tard, le 2 mars 1956, le Maroc a obtenu son indépendance de la France.

La province nº 53 

Le Sahara et Ifni sont déclarés provinces espagnoles par le Décret 10 janvier 1958 (Présidence). BOE (Bulletin Officiel de l’État) num. 12. Par la suite, le régime provincial du Sahara a été légiféré par le BOE 95 du 21 avril 1961. 

Les Nations Unies ont adopté la Résolution 1514 (XV) en 1960. Déclaration sur la concession de l’indépendance aux peuples coloniaux, qui reconnait le droit à l’autodétermination de tous les peuples. 

Le Sahara espagnol a été inclus en 1963 sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU en vertu du chapitre XI, article 73 de la Charte de l’ONU (A/5514, annexe III), suite aux informations transmises par l’Espagne; et en 1965, dans la résolution 2072-XX, l’Assemblée générale de l’ONU a demandé pour la première fois à l’Espagne d’entamer le processus de décolonisation, conformément à la résolution 1514 de 1960, mentionnée ci-dessus. L’Espagne a effectué le premier recensement de la population sahraouie. 

Comme stratégie pour satisfaire les pressions des Nations Unies et dans le but de sembler donner à la population sahraouie une forme d’autonomie, le 11 mai 1967, l’Espagne crée la Yemáa ou Assemblée générale du Sahara par le décret 1024/1967. 

La Yemáa était une sorte de parlement régional composé de Sahraouis proches du gouvernement, dans le but de saper l’autorité détenue par les shiuj (chefs de tribus), en essayant d’être une voix unique pour toutes les Yemáa qui existaient dans les différentes tribus et factions sahraouies. Il s’agissait également d’un instrument du gouvernement espagnol pour légitimer ses propositions de non-décolonisation du territoire devant les Nations unies. 

Même si le gouvernement de la dictature prétendait que le Sahara espagnol était une province comme les autres, la réalité était tout autre. Les travailleurs sahraouis étaient moins bien payés que les travailleurs européens dans les entreprises situées au Sahara. 

Le pourcentage d’étudiants sahraouis dans les écoles et instituts sahraouis était minime par rapport aux étudiants européens. Il n’y avait pratiquement pas de médecins ou de diplômés universitaires sahraouis, et les militaires qui étaient dans l’armée espagnole ne devenaient jamais officiers. En 1974, le premier médecin sahraoui, Brahim Hossein Musa, est diplômé à l’Université Complutense de Madrid. 

Rares étaient les Sahraouis qui occupaient des postes à responsabilité dans l’administration sahraouie. Le poste le plus important occupé par un Sahraoui au sein du gouvernement sahraoui est peut-être celui de Mohamed Abdalah Tammy, qui a été nommé secrétaire général adjoint du Sahara.

Les Sahraouis n’étaient pas étrangers à ce qui se passait dans l’autre province espagnole d’Afrique. Ils ont vu Ifni être finalement remis au Maroc le 30 juin 1969 (onze ans après avoir été déclaré province espagnole), après une guerre sanglante et un siège militaire. 

Cette “guerre d’Ifni-Sahara” est une guerre malheureusement peu connue. C’est pourquoi on l’appelle “la guerre oubliée” ou “la guerre ignorée”. C’est la dernière guerre qu’a connue l’Espagne. Elle a été réduite au silence par la dictature et, aujourd’hui encore, elle n’est pas étudiée dans les manuels scolaires, tout comme l’histoire du Sahara Occidental. 

En 1970, l’Espagne a attribué aux Sahraouis une carte d’identité nationale. Ce document avait la particularité que les cartes d’identité sahraouies étaient bilingues en arabe et en espagnol. 

Naissance du nationalisme sahraoui 

Le jeune journaliste sahraoui, Mohamed Sidi Brahim Basiri, a fondé secrètement en 1969 à Smara le Mouvement de l’avant-garde pour la libération du Sahara (MVLS), également connu sous le nom d’Organisation avancée pour la libération du Sahara (OALS), prédécesseur immédiat du Front Polisario. 

Le 17 juin 1970, le gouvernement espagnol au Sahara, par l’intermédiaire du gouverneur du Sahara, organise une manifestation à Laâyoune pour montrer que les Sahraouis sont avec l’Espagne. 

Cette manifestation a été contrebalancée par une manifestation festive beaucoup plus importante dans le quartier de Zemla (Jatarrambla), où le mouvement dirigé par Basiri a fait sa première apparition, et où les participants ont commencé à chanter des chants patriotiques et des slogans en faveur de l’autodétermination. 

La réponse espagnole a consisté à envoyer la police territoriale, en plus d’ordonner la présence de la Légion. Une compagnie du III Tercio de la Legión arrive sur le lieu de la manifestation avec l’ordre de “la dissoudre à tout prix”, et est rencontrée avec des coups de bâton et des pierres, sur quoi les légionnaires ouvrent le feu. 

Le rapport officiel mentionne deux morts et une vingtaine de blessés, mais certains auteurs estiment que le nombre de morts peut atteindre 10. La manifestation a été suivie d’arrestations de partisans du MVLS. 

Un jeune leader nommé Luali Uld Mustafa Uld Sayed, qui deviendra plus tard le leader du Front Polisario, émerge. Luali étudiait Droit et les Sciences Politiques au Maroc, à l’université de Rabat.

Un autre groupe de résistance au colonialisme espagnol se développe également à l’intérieur du Sahara, dirigé par Brahim Gali. Gali et Luali ont alors décidé d’unir leurs forces pour combattre ensemble, étant donné que leur objectif commun était l’indépendance du Sahara Occidental. Ils se sont réunis à Zuerat, une ville du nord de la Mauritanie. 

En 1972, de nombreux étudiants sahraouis vivant à Tan Tan sont descendus dans la rue pour demander la libération du Sahara Occidental, exigeant que l’Espagne quitte le territoire. Beaucoup d’entre eux ont été arrêtés par la police marocaine, dont Luali, qui était l’un des organisateurs. 

Sachant qu’il aurait besoin du soutien des pays voisins, Luali s’est rendu en Algérie, en Libye et en Mauritanie pour jauger l’opinion des pays voisins sur la cause de l’autodétermination des Sahraouis. 

Naissance du Front Polisario 

Le Front populaire pour la libération de Saguia el Hamra et Rio de Oro (Front Polisario) a été créé le 10 mai 1973. Brahim Gali, a été son premier secrétaire général. Le 20 mai, le Front Polisario a mené sa première action armée contre l’armée espagnole. 

Le 8 mars 1974, le premier Sahraoui du Front Polisario, Bachir Lehlaoui, meurt. 

Le 12 mai 1975, une mission de visite des Nations Unies arrive au Sahara Occidental afin de rédiger un rapport sur la situation dans le territoire qui éclairerait le Conseil de Sécurité sur la manière de résoudre le dossier du Sahara. Elle a rendu public son rapport, qui identifie le Polisario comme “la force politique dominante du territoire”, ajoutant que “la population est catégoriquement opposée aux revendications territoriales du Maroc et de la Mauritanie”. 

La Cour internationale de justice a formulé un avis consultatif sur le statut du Sahara Occidental le 16 octobre 1975, à la demande de l’Assemblée générale. Dans cet avis, la Cour a rejeté la revendication de souveraineté du Maroc et de la Mauritanie. Dans son avis, elle a déclaré : “il n’existe aucun lien de souveraineté entre le Sahara et le Maroc, seulement des liens juridiques et religieux”. 

Le 6 novembre 1975, la Marche verte a commencé. Plus de 350 000 Marocains ont envahi le Sahara Occidental, ignorant l’appel officiel du Conseil de sécurité à mettre fin à la marche déclarée vers le Sahara Occidental.

Les accords tripartites de Madrid 

Le 14 novembre 1975, après presque 100 ans de présence sur le terrain et une semaine avant la mort de Franco, le dernier gouvernement de la dictature signe à Madrid les accords tripartites de Madrid. 

Ils ont été signés par le Premier ministre espagnol, Carlos Arias Navarro, avec le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamdi Ould Mouknass, et le Premier ministre marocain, Ahmed Osman. La cession du Sahara au Maroc et à la Mauritanie est donc achevée. 

Suite à la signature de ces accords, les forces armées marocaines et mauritaniennes ont envahi le Sahara Occidental. Cette invasion a conduit à une guerre entre les forces marocaines et mauritaniennes d’un côté et le Front Polisario de l’autre. 

Le 20 novembre, la loi sur la décolonisation du Sahara 40/1975 est publiée au BOE. La condamnation de l’invasion par l’ONU et le début de l’exode. 

Le Conseil de sécurité des Nations unies (résolution 380/1975) a condamné l’invasion marocaine et a exhorté “le Maroc à retirer immédiatement du territoire du Sahara Occidental tous les participants à la marche”. 

Pendant ce temps, la population sahraouie qui fuyait le territoire à la recherche de sécurité était bombardée au napalm et au phosphore blanc par les avions marocains. La population qui n’a pas été tuée dans la fuite s’est installée dans la région de Tindouf (territoire algérien). Lieu où se trouvent encore aujourd’hui les camps de réfugiés sahraouis. 

La proclamation de la RASD 

Pendant la nuit du 26 au 27 février 1976, le Conseil national sahraoui s’est réuni et a proclamé la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Le 28 février, Madagascar a été le premier pays à reconnaître la RASD. Quelques jours plus tard, le 4 mars, le premier gouvernement sahraoui a été formé, nommant El Luali Mustafá Sayed comme président.

Descente du drapeau espagnol à Laâyoune 

Le 28 février, vers 11 heures du matin, le lieutenant-colonel Valdés a abaissé pour la dernière fois le drapeau espagnol sur le toit du gouvernement général du Sahara. Le drapeau marocain a ensuite été hissé. Le lieutenant-colonel, qui était gouverneur espagnol par intérim, a déclaré : “L’Espagne part avec la rétine trempée et le cœur plein d’expériences partagées avec les Sahraouis ; mais l’Espagne reste toujours avec les Sahraouis dans un lien spirituel intime”. 

La République arabe sahraouie démocratique (RASD) : un nouvel État 

La RASD s’est présentée comme un État libre, indépendant, souverain, gouverné par un système national démocratique et de religion islamique. 

Se considérant comme un État non aligné, il a proclamé son adhésion à l’ONU, à l’OUA et à la Ligue arabe. Elle adhère également à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. 

Le 4 mars, le premier gouvernement sahraoui a été formé, nommant Luali Mustafa Sayed comme président, et le samedi 6, l’Algérie est devenue le troisième pays à reconnaître la RASD, après Madagascar et le Burundi. 

L’exode 

Après le départ de l’armée espagnole et l’invasion du Maroc par le nord et de la Mauritanie par le sud, la population sahraouie a commencé à fuir les villes et à se déplacer vers l’intérieur du territoire, un exode sans précédent qui se poursuit encore aujourd’hui dans le refuge algérien. La plupart de cette population, essentiellement des personnes âgées, des femmes et des enfants, ont été bombardés au napalm et au phosphore blanc alors qu’ils fuyaient le territoire à la recherche d’un refuge. 

Début de la guerre du Sahara 

Les Sahraouis se sont confrontés aux Marocains dans la capitale Laâyoune même, et en décembre aux Mauritaniens dans le sud. 

Le Sahara Occidental a été officiellement partagé par le Maroc et la Mauritanie le 14 avril 1976. Le Maroc occupait les deux tiers du territoire, y compris les gisements de phosphate de Bucraa et les deux villes principales, Laâyoune et Smara. La Mauritanie a revendiqué le reste du territoire, y compris la troisième plus grande ville, Villa Cisneros, qui a repris le nom arabe de Dakhla.

Mort d’El Luali 

Le 7 juin 1976, les militaires sahraouis attaquent avec succès la capitale mauritanienne, Nouakchott. Luali est mort au combat le 9 juin, deux jours plus tard, d’une blessure mortelle par éclats d’obus qu’il avait reçue au retour d’une attaque au cours de laquelle des soldats sahraouis avaient bombardé le palais présidentiel mauritanien avec des mortiers. 

Bien que la base du Front Polisario l’ait encouragé à ne pas prendre part à la ligne de front, Luali est tombé lors d’une action militaire dans l’un des deux pays envahisseurs du Sahara Occidental. 

La paix avec la Mauritanie 

Le gouvernement sahraoui a signé la paix avec la Mauritanie le 5 août 1978. Le 27 février 1984, la Mauritanie a reconnu la RASD. 

Rapidement, le 11 août, le Maroc a effectué sa deuxième invasion du Sahara Occidental. À cette date, les troupes marocaines entrent dans Villa Cisneros (Dakhla), qui devient dès lors la capitale de la nouvelle “province marocaine”, Rio de Oro. 

Suite à cette invasion de la partie qui a quitté la Mauritanie, l’Assemblée générale des Nations unies, dans sa résolution 3437, a réaffirmé “le droit inaliénable du peuple du Sahara Occidental à l’autodétermination et à l’indépendance conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies et de la Charte de l’Organisation de l’unité africaine et aux objectifs de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale…”. 

Les succès diplomatiques de la RASD 

Novembre 1984 est l’un des plus grands succès diplomatiques de la RASD. Après son adhésion en 1982, elle a siégé pour la première fois en tant que membre à part entière de l’Organisation pour l’Unité Africaine lors du 20e sommet à Addis-Abeba (1984). À la suite de ce succès, le Maroc a quitté l’organisation. 

En janvier 2017, le Maroc a rejoint l’Union africaine, une organisation dont la RASD est un membre fondateur, et qui a été créée après la dissolution de l’Organisation pour l’Unité Africaine. 

Discussions avec le Maroc 

Les 4 et 5 janvier 1989, une délégation sahraouie de haut niveau, comprenant Brahim Gali, tient une réunion à Marrakech avec Hassan II.

Le Secrétaire Général des Nations unies, M. Perez de Cuellar, et le Président de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’Organisation pour l’Unité Africaine, M. Salim Ahmed Salim, ont accueilli une rencontre entre le Maroc et le Front Polisario, au cours de laquelle les deux parties sont parvenues à une “acceptation de principe” d’un projet de plan de paix pour la réalisation d’un référendum d’autodétermination dans le territoire. 

Le Conseil de sécurité, dans sa résolution 621 du 20 septembre 1988, a autorisé le Secrétaire Général à nommer un Envoyé Spécial et l’a en outre prié de soumettre “dès que possible au Conseil un rapport sur la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara Occidental et sur les moyens nécessaires pour assurer l’organisation et la supervision dudit référendum par les Nations unies, en coopération avec l’Organisation pour l’Unité Africaine”. 

Les points les plus importants du Plan de Règlement étaient la proclamation d’un cessez-le-feu, dont le succès devait être garanti par un groupe d’observateurs de l’ONU, et le point principal: l’organisation d’un référendum “juste et impartial, sans restrictions militaires ou administratives”, organisé et supervisé par les Nations Unies, sur la base du dernier recensement effectué par l’Espagne en 1974. 

Selon ce recensement, la population comptait 95 019 personnes, dont 73 497 “indigènes sahariens”, 20 126 d’origine européenne et 1 396 originaires d’autres pays africains, résidant temporairement sur le territoire pour des raisons professionnelles. Parmi eux, 41 207 vivaient dans les principaux centres urbains du territoire, Laâyoune (28 499), Smara (7 295) et Villa Cisneros (5 413). 

Le 22 novembre 1988, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 43/33, qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance “et invite les parties au conflit à engager des négociations directes en vue de parvenir à un cessez-le-feu et de créer les conditions d’une concertation”. Cette résolution soulignait une nouvelle fois que les deux parties au conflit étaient le Royaume du Maroc et le Front Populaire pour la Libération de Saguia El Hamra et Rio de Oro (Front Polisario). 

Peu après, la Résolution 658 du Conseil de sécurité du 17 juin 1990 a approuvé le Plan de Règlement, coïncidant curieusement avec le vingtième anniversaire des événements de Zemla. 

MINURSO 

Le Conseil de Sécurité a approuvé le rapport du Secrétaire Général (S/22464) et a décidé d’établir sous son autorité la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental. La MINURSO a ainsi été créée le 29 avril 1991.

Une période transitoire s’ouvre, qui s’achèvera avec les résultats du référendum dans lequel deux options seront envisagées : l’indépendance des Sahraouis ou l’intégration au Maroc. Le référendum devait avoir lieu au plus tard en février 1992. 

Les murs qui divisent le Sahara Occidental 

Le mur de la “honte”, qui sépare le Sahara Occidental en deux, est composé de six murs d’une longueur totale de plus de 2 700 kilomètres. Les murs ont permis d’arrêter les incursions du Front Polisario à l’intérieur du territoire saharien. 

Ce mur, connu par la population sahraouie sous le nom d’Al Yidar, est le plus grand mur militaire du monde. Il est constitué de remblais de sable et de pierre de deux à trois mètres de haut et est gardé par des dizaines de radars à longue et moyenne portée, soutenus par des avions militaires, avec des milliers de véhicules blindés, de missiles, de roquettes, d’artillerie lourde et de bombes à fragmentation. Ce “crime contre l’Humanité” continue de défier le monde entier avec ses mines antipersonnel et anti-véhicules, ses barbelés, ses fossés, ses armes de toutes sortes, ses munitions et ses soldats qui constituent un véritable mur du Sahara. 

Paix 

La guerre s’est prolongée jusqu’au 6 septembre 1991, date à laquelle un cessez-le-feu a été conclu. La veille, les premiers observateurs des Nations unies ont été déployés et ainsi le quartier général de la MINURSO a été établi à Laâyoune. 

La MINURSO a conclu le 30 décembre 1999 que le nombre de demandeurs interrogés depuis le début du processus d’identification en 1994 s’élevait à 198 469 personnes. Après l’annonce du résultat du recensement, qui considérait que 86 386 Sahraouis étaient éligibles pour voter au référendum, le Maroc, conscient que dans une consultation avec un tel recensement l’option pro-indépendance l’emporterait, a décidé de se retirer du processus de paix établi dans le “Plan de règlement”. 

Et pendant ce temps, en attendant le référendum… 

En Espagne, en février 2005, la Coordinatrice Nationale des Associations Solidaires avec le Sahara (Coordinadora Estatal de Asociaciones Solidarias con el Sáhara – CEAS-Sahara) a été créée. Pepe Taboada a été élu président. 

Cette même année 2005, l’Intifada pour l’indépendance du Sahara Occidental est née dans la ville occupée de Laâyoune. En juin et juillet, elle s’est étendue à Smara, Dakhla, Boujdour, et aux sites universitaires de Rabat et Marrakech. 

Le 18 août 2005, le Front Polisario a libéré tous ses prisonniers de guerre marocains.

Le 13 novembre 2009, l’ancienne prisonnière politique et défenseuse des Droits de l’Homme, Aminatou Haidar, après avoir atterri à Laâyoune (Sahara Occidental), en provenance de New York, a été détenue illégalement pendant 24 heures par les forces de police marocaines et expulsée le samedi 14 novembre vers Lanzarote. Le 17 décembre, elle est finalement rentrée à Laâyoune dans un avion médicalisé après 32 jours de grève de la faim. 

En octobre 2010, le camp de protestation de Gdeim Izizk a été mis en place. Ce camp a été créé pour protester contre les mauvaises conditions politiques, économiques et sociales dans lesquelles les Sahraouis vivent depuis plus de quatre décennies sous l’occupation du régime marocain. Le Maroc a empêché l’entrée des journalistes internationaux sur le territoire. En 2013, le procès de Gdeim Izik a eu lieu. Le tribunal militaire de Rabat a condamné les 25 accusés à perpétuité, 30 ans, 25 ans et 20 ans de prison. 

En 2012, l’université de Tifariti, la première université du Sahara Occidental, a été créée. Espagne : Puissance administrative 

Dans l’ordre de l’ Audience Nationale – Chambre Criminelle. Ordenance Nº40 / 2014, le président M. Fernando Grande-Marlaska Gómez a affirmé que “l’Espagne est la puissance administrative du Sahara Occidental”. 

Dans cette ordonnance, il est rappelé que : “l’Espagne, en adhérant à l’ONU et en signant la Charte des Nations, San Francisco, 26 juin 1945 – publiée au BOE le 16 novembre 1990 – a reconnu le fait colonial du Sahara espagnol, en contractant une série d’obligations, et en devenant une puissance administratrice”. 

“Dans ce cadre, l’Assemblée générale des Nations unies a approuvé la résolution 2072 du 16 décembre 1965, par laquelle l’Espagne est considérée comme la puissance administrative du Sahara Occidental”. 

La justice espagnole juge le Royaume du Maroc pour génocide 

Le 9 avril 2015, le juge de l’ Audience Nationale, Pablo Ruz, a inculpé onze militaires et policiers marocains de haut rang pour génocide au Sahara Occidental. Ces fonctionnaires ont été impliqués dans la mort de citoyens sahraouis, qu’ils ont torturés et tués. 

Dans cette Ordonnance, le juge Ruz, en plus de les inculper du crime de génocide en liaison avec la détention illégale, la torture, le meurtre et la disparition forcée, a émis le correspondant mandat d’arrêt international.

Rupture du cessez-le-feu au Sahara Occidental. 

La dernière agression contre le peuple sahraoui et la violation grave de l’accord par le Maroc est survenue le 13 novembre 2020 dans la brèche illégale d’El Guerguérat (21°18′16″N 16°58′59″W), une zone frontalière dans la partie sud du Sahara Occidental occupé par le Maroc avec la Mauritanie. 

El Guerguérat est considéré comme une violation illégale car il enfreint l'”Accord militaire n° 1″ conclu entre le Front Polisario et la MINURSO en décembre 1997, et entre la MINURSO et le Maroc en janvier 1998. 

Cet accord établit deux Zones Restreintes (ZR) de 25 km au sud et à l’est, et de 30 km au nord et à l’ouest du mur militaire marocain illégal, connu sous le nom de “mur de la honte”. 

L’utilisation d’armes, le déploiement ou le déplacement de troupes, l’introduction d’armes et de munitions et l’amélioration des infrastructures de défense sont interdits dans les Zones Restreinte. 

L’accord militaire établit également une bande tampon de 5 km de large au sud et à l’est du mur militaire marocain illégal, où le mouvement de troupes par voie terrestre ou aérienne, et l’utilisation d’armes dans ou au-dessus de cette zone, sont interdits à tout moment et constituent une infraction. 

Il définit en outre tous les actes qui constituent non seulement des violations de l’accord lui-même, mais qui sont également contraires à l’esprit du plan de paix. L’accord prévoit également des Zones à Accès Restreint (ZAR ou ARL en anglais), qui sont des étendues de terre situées respectivement au nord et à l’ouest de la première zone restreinte, et au sud et à l’est de la deuxième zone restreinte. 

Les forces armées marocaines ont délibérément violé le cessez-le-feu le 13 novembre 2020, en attaquant la population civile sahraouie qui manifestait pacifiquement dans la région depuis le 20 octobre de la même année, dans le but de dénoncer les violations des Droits de l’Homme et le pillage massif des ressources naturelles du Sahara Occidental. 

Cette agression marocaine a provoqué une réponse immédiate de l’armée sahraouie. L’armée a agi en état de légitime défense pour protéger les manifestants, tous des civils, et les évacuer vers des lieux sécurisés. 

En réponse à l’offensive militaire marocaine, le président de la RASD Brahim Gali a émis un décret depuis Bir Lehlu le 14 novembre 2020 annonçant la fin de l’accord de cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc.

Reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental 

Le président des États-Unis, Donald Trump, a proclamé le 10 décembre 2020 la reconnaissance de la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara Occidental. Il a annoncé que le Maroc, après trois ans de négociations, allait adhérer aux Accords d’Abraham et commencer à normaliser ses relations avec Israël. 

L’annonce unilatérale et sans précédent de Trump – faite via Twitter – a mis fin à près de trente ans de soutien américain aux négociations menées par l’ONU. Son objectif n’était pas de résoudre le conflit sahraoui, mais, comme le disent les analystes, d’ajouter un pays arabe de plus à la liste de ceux qui normalisent leurs relations avec Israël. 

Cette décision a mis les États-Unis en désaccord avec la majorité de la communauté internationale, qui a rapidement critiqué l’action américaine comme une violation du droit à l’autodétermination. 

La réponse de l’UE 

Un porte-parole de l’Union Européenne a déclaré que la position de l’UE sur le Sahara Occidental ne serait pas affectée par la reconnaissance des États-Unis de la souveraineté marocaine, précisant : “L’UE considère le Sahara Occidental comme un territoire non autonome au sens de l’ONU, pour lequel un processus spécifique de l’ONU est en cours pour déterminer son statut final … La position de l’UE sur le conflit du Sahara Occidental reste entièrement alignée sur celle du Conseil de Sécurité de l’ONU et ses résolutions sur le Sahara Occidental”. 

Brahim Gali hospitalisé en Espagne 

Le 18 avril 2021, Brahim Gali a été hospitalisé en Espagne pour des raisons humanitaires. Il est arrivé à Logroño où il est resté jusqu’au 2 juin. 

La Chambre Criminelle de l’Audience Nationale a classé l’affaire contre Brahim Gali pour le crime de génocide. Manuel Ollé, avocat de Brahim Gali, président de la RASD et secrétaire général du Front Polisario, a déclaré : “Ces procès, qui sont conçus, délibérés et rédigés de l’autre côté du Détroit, exhalent des arômes strictement politiques. Toute tentative de confusion et de tromperie de la part des tentacules du Maroc doit être rejetée”. 

L’UE annule les accords entre le Maroc et l’Europe 

Le 29 septembre 2021, le Tribunal général de l’Union européenne ( TG de l’UE) a annulé les accords de pêche et d’agriculture entre le Maroc et l’Europe.

Le jugement rappelle, bien que cela puisse paraître évident, que le Sahara Occidental a un statut séparé et distinct du Royaume du Maroc, c’est-à-dire que l’ancienne province espagnole ne fait pas partie du Maroc. 

De plus, il souligne que le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario, a le droit d’être une partie concernant le Sahara Occidental dans les relations UE-Maroc, et son consentement est requis pour que tout accord soit appliqué au territoire. 

La deuxième trahison au peuple sahraoui 

Le 18 mars 2022, par l’intermédiaire du Cabinet Royal, la note publiée par l’agence de presse marocaine MAP, du message du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, est connue. L’Espagne, qui est la puissance administrative du territoire, considère la proposition d’autonomie du Maroc pour le Sahara Occidental comme “la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour la résolution de ce conflit”. L’une des conséquences de cette position a été la rupture des relations entre le Front Polisario et le gouvernement espagnol le 10 avril.

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Resumen
Une brève histoire du Sahara Occidental
Título
Une brève histoire du Sahara Occidental
Descripción
Brève histoire du Sahara Occidental où sont rassemblés les principaux événements de l'histoire de l'ancienne colonie espagnole
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saharaoccidental. es
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